La Légende du vieux Haauri

La Légende du vieux Haauri 2012-02-22T03:08:05+00:00

La légende du vieux « Haauri »

Les légendes polynésiennes sont nombreuses et attachées à des sites naturels. Les Polynésiens tentent d’expliquer certains phénomènes par de belles histoires comme celle du vieux Haauri et la terre de Puaeva… Il était une fois dans le district d’Anau à Bora Bora, vivait une famille dont le père, prénommé Haauri, était l’un des descendants d’une famille royale à qui appartenait le Marae (ancien temple polynésien en plein air) de Nohono Houra. Durant ses derniers jours, Haauri avait changé de comportement et disparaissait pendant des semaines sans donner de signe vie. Sa femme, inquiète, demanda à ses 2 enfants de le surveiller et de le suivre à la pêche. Tous les 3 partirent donc un matin en pirogue jusqu’au récif. Une fois arrivés, le père conseilla à ses garçons de rester pêcher aux alentours, et ce afin d’échapper à leur surveillance. Il plongea alors, et disparut. A la fin de leur partie de pêche, les garçons remontèrent à la pirogue mais ne trouvèrent pas leur père et décidèrent de l’attendre pendant des heures. Ne le voyant toujours pas arriver et ne le trouvant nulle part, ils rentrèrent prévenir leur mère ainsi que les habitants du district. Ensemble, ils repartirent à la recherche du vieil homme. Après plusieurs heures de recherches, un des fils trouva une faille sous le récif, dans laquelle ils essayèrent de pénétrer mais sans résultat car il leur manquait de lumière. Plusieurs semaines se succédèrent, et enfin Haauri rentra chez lui. Surpris par sa réapparition, son épouse lui demanda : « Mon ami, nous t’avons cherché partout, où es-tu allé pendant ces longues semaines ? Nous étions si inquiets de ta disparition ! ». Haauri ne répondit point et resta silencieux tant il était fatigué et que son esprit était ailleurs. Il tenait dans ses 2 mains de petites ignames. Quant à son épouse, décidée à le surveiller, cacha les aliments, et quand il eut faim il chercha ses ignames mais ne put les trouver. Furieux, il voulut rejoindre sa femme, mais ne put sortir de la maison à cause de l’éclat du soleil. Grandement affaibli, il demanda aux oiseaux sacrées « otu’u » de lui venir en aide. Des centaines d’oiseaux vinrent et attendirent la tombée de la nuit pour lui porter secours. Quand la nuit arriva, les oiseaux firent entendre leurs cris nocturnes. Haauri était tellement faible qu’il s’étendit. Son épouse s’approcha de lui et le ligota avec une corde de purau (Hibiscus talacius) et lui enveloppa le visage d’un tapa blanc. A l’aube un étrange spectacle les attendait. L’homme avait disparu. Le tapa qui avait servi à le recouvrir était sur les branches où s’étaient perchés les oiseaux sacrés. Elle trouva dans leur maison quelques plumes d’oiseaux. On le chercha dans le village, tout autour de l’île, mais nulle trace ne fut trouvée. Ses fils retournèrent alors à l’endroit de la faille du récif et ils y trouvèrent la lance de leur père plantée près du trou. De nos jours, il est encore possible voir cette fissure au dessus de laquelle les oiseaux sacrés se perchent encore. Sur la terre dénommée Puaeva, on trouve quelques pierres dressées qui ont miraculeusement survécu : il s’agit du Marae du vieux Haauri.

(Source : Tahiti Heritage)